La biographie familiale

Biographie familiale

Qu’est-ce qu’une biographie familiale ?

On entend de plus en plus parler de biographie familiale mais qu’est-ce que cette formule désigne vraiment ?

Écrire sa biographie c’est faire le récit de sa propre vie, de son point de vue, en s’appuyant sur ses souvenirs et, parfois, sur son imagination. Les motivations pour le faire sont multiples. Témoigner d’un épisode particulier, donner sa vision d’une époque, transmettre sa mémoire à la postérité. Ou, tout simplement, conférer un sens particulier à sa vie en la reconstituant dans un écrit.

Se lancer dans une biographie familiale implique l’idée de partage. Cette fois, la motivation n’est plus individuelle mais collective. En effet, le projet de rédiger une biographie familiale vient souvent du désir d’inscrire toute une famille dans une histoire commune. C’est pourquoi elle nécessite une collaboration entre les membres du couple ou de la famille. Pour que le récit voit le jour, il faudra s’écouter, échanger, confronter ses souvenirs. Certes, ce n’est pas une tâche facile car les souvenirs sont mouvants et conditionnés à tant d’autres choses que les faits eux-mêmes. Pourtant lorsque l’on parvient à rédiger le texte qui inclut toutes les générations, toutes les voix de la famille, on a alors constitué un socle solide sur lequel toutes et tous pourront s’appuyer sereinement.

Les biographes privé·e·s peuvent vous aider dans cette merveilleuse entreprise. En vous guidant, en construisant le récit, en donnant une forme unique à toutes ces histoires mêlées. Mais si vous avez une plume sûre et un bon sens de la construction du récit vous pourrez choisir des solutions, à l’image d’Entoureo, qui vous laisseront autonomes tout en vous proposant des conseils pour démarrer votre projet.

Alors ? Envie de vous lancer dans votre biographie familiale ?

Fais un noeud à ton mouchoir !

Mouchoir et mémoire

Fais un noeud à ton mouchoir ! Où il est question de mémoire … Et de mouchoirs.

Je me suis réveillée ce matin avec cette phrase dans la tête : Fais un noeud à ton mouchoir !

Et je visualisais ce morceau de tissu coincé dans ma poche comme un rappel. 

Pourtant, cela fait bien longtemps que je n’utilise plus de mouchoirs en tissu ! 

Lorsque j’étais petite, j’avais une passion pour ces petits carrés d’étoffe propres et amidonnés qui, chaque matin, rejoignaient mon vade-mecum. J’en avais de brodés, de fleuris et même d’imprimés avec les jours de la semaine. Je me souviens que cela me contrariait beaucoup lorsque le jour du mouchoir n’était pas fidèle à la date. 

Ma mère en avait toujours un dans son sac à main, finement parfumé de quelques gouttes de Princesse d’Albret. Je crois bien qu’elle ne s’en servait jamais pour se moucher. D’ailleurs, il côtoyait bien souvent un paquet de kleenex exclusivement utilitaire. Je me demande si elle le fait encore. Lorsqu’elle ouvrait son sac, une exhalation s’en échappait instantanément, comme une signature qu’elle entretenait soigneusement.

Malgré mon goût pour cet objet exemplaire à mes yeux, il me paraissait profondément injuste que les mouchoirs des filles fussent largement plus petits que ceux des garçons. Comme s’il fallait faire preuve de délicatesse jusqu’à la quantité de morve que nous étions autorisées à produire chaque jour !

Et puis, c’était beaucoup moins pratique pour s’en faire un chapeau ou un balluchon ! Que pouvions-nous emballer dans un carré de 25 cm de côté ? 

À la table familiale, pour nous amuser ou nous faire patienter entre deux plats, mon père sortait son grand mouchoir de garçon, pas loin de 50 cm de côté (quel veinard !) et en faisait des pliages. Apparaissaient alors sous nos yeux ravis une rose, un cornet, toute sorte d’animaux ou, ce qui nous amusait sans doute le plus, une poitrine pointue qu’il plaçait devant son torse en riant. 

Lorsque mon père est mort, j’ai voulu garder de lui l’un de ses grands mouchoirs à carreaux et quelques-uns de ses légendaires nœud papillons qui ne sont rien d’autre que des mouchoirs noués élégamment. Bien sûr je n’avais pas besoin de cela pour me souvenir de lui. Mais, bon, on ne sait jamais, si la mémoire venait à me faire défaut, il me resterait toujours ces bouts de coton !

Les chemins de la mémoire ne sont parfois pas plus grands qu’un mouchoir de poche.